mardi 13 septembre 2011

GR125 Tour de l’Entre-Sambre-et -Meuse (Belgique)

Objectif : Bonne balade en autonomie de 4 jours…
Pourquoi pas le GR125 Tour de l’Entre-Sambre-et -Meuse  (Belgique), Première randonnée pédestre en  solo avec bivouac depuis mon retour de Martinique en juillet 2005.
Il y a de l’aventure dans l’air… Matos rudimentaire et mal adapté, peu de préparation mais grandes envies…
Départ jeudi matin 9h00, sac bouclé la veille, 10km d’échauffement pour rejoindre le point 60 mon départ du GR. Etape 1 Namur-Hastière  (64km)

Malgré ma situation financière, j’ai fais le choix d’investir dans un bon sac (Osprey exos 46 de 1050gr) chargé à 12 kg pour cette rando.
Une tente intermédiaire pas trop chère, idem pour le sac de couchage et matelas.
Temps couvert, quelques très fines pluies, juste de quoi rendre certains passages glissants et donc casse pipe.
Le premier bivouac dans la forêt surplombant Godinne, sur une aire de captage d’eau seul petit morceau de terrain plat…
La tente (Robens small dreamer de 2,6 kg) est annoncée 2 personnes, à moins d’être très amoureux, je n’imagine pas partager cet espace… Mais seul c’est royal !
Sauf que, je ne me souvenais plus du potin qu’il y a en foret, la nuit, dans une tente…   
Globalement la nuit fût correcte, mais prochaine fois, je me prends un pyjama question de ne pas être en contact direct avec le sol de la tente… (L’aspect humide, collant et froid du sol me fût très désagréable… Impossible pour moi d’être enfermé dans un sac sarcophage).
Le matin, juste après le reconditionnement du sac, pluie battante de 9h00 jusqu’à 14h30, soit…
De toute façon, une fois trempé autant continué… le T-shirt en mérinos et cocona trempé maintient une bonne température (en mouvement, je n’ai jamais eu froid).
Par contre le pantalon en velours fines côtes, une horreur (prévue) une fois trempé, mais une chose à la fois…
En soirée, le deuxième bivouac fût trouvé sur les hauteurs de Dinant, calme, vue splendide  à l’exception des bruits de la ville.
Heureusement, soleil radieux au réveil et donc départ différé temps de séchage obligeant.
Mise en route vers 12h30 en direction des rochers de Freyr par beau temps… encore plus agréable !
Le troisième bivouac, dans une prairie par delà Freyr, en bord de Meuse, endroit magique…
Une séance d’une heure de natation dans la Meuse assure une bonne détente musculaire, et offre un excellent  décrassage…
Soirée calme, contemplative, rêveuse accompagnée d’un vrai repas… le pied !
Vers 1h45 du matin, réveil en sursaut, un troupeau de vaches débarquent au trot, direction la Meuse, juste à côté de la tente, elles sont une bonne trentaine… La veille, le nombre de bouses bien fraîches avait atttiré mon attention, je serai l’intrus… Mais le lieu était trop magique !
J’avais par précaution  placé les tendeurs de tente au plus prêt, question qu’une de ces belles n’embarque pas ma frêle toile dans l’empressement …
Impressionnant le renfilage de tente en pleine nuit par les bestiaux, mais la cohabitation fût paisible et mon sommeil rapidement aussi profond…
Le lendemain départ à nouveau sous la pluie direction Hastière. Hastière qui signera la fin de ma première étape.
Bilan :
+/- 80km parcouru avec pas mal de D+ et D-
Douleur au genou gauche dans les descentes, Les bâtons de marche seront les bienvenus…
Pas mal de problèmes d’étanchéités à régler, chaussure North Face Vindicator II bien trop
Légère pour ce type de rando…
Retour à Namur en 3 fois grâce au pouce magique !
Et sinon que du BONHEUR… Vivement la fin de semaine pour grosse balade vélo…

mardi 30 août 2011

Avant le grand départ

Au plus j’avance, au plus je remercie la crise de m’avoir fait chuter…
Qu’elle sensation de liberté retrouvée !
Dernier souvenir, je devais être enfant, époque d’insouciance…
Certainement.
Ne plus rien posséder, libéré de ma charge parentale,  libre aujourd’hui  de choisir ma route.
Mon chemin se dessine, l’appel de la nature se fait pressant, le monde M.U.L m’appelle sur les routes.
Ma vie de Nomade en mer, commencera par la terre, par mes régions…
Le GR 125, Tour de l’Entre-Sambre-et-Meuse, 262km par étape
Départ ce vendredi 2 septembre après le boulot,  qu’il vente, pleuve ou neige !
Retour par les transports en commun le dimanche soir question d’être au boulot le lundi matin.
Fabriquer des sous  pour changer le vélo, passer d’une ruine à un vrai vélo de voyage…
Le temps qu’il faut… Il y a assez de GR  à parcourir…
Cela me permettra de passer de M.U.L à B.U.L…
Augmenter les distances possibles lors de mes W-E, actuellement mes sorties journalières tournent entre 120 et 150km/jour.
Un vrai vélo de voyage me permettra les mêmes distances, mais avec bivouacs…
De B.U.L, l’objectif sera de passer à K.U.L ou C.U.L avec remorque au vélo…
Le but étant d’être Nomade sur tout type de terrain…
L’objectif étant de pouvoir vivre Nomade le plus possible et le plus vite possible…
Tout en économisant pour le Voiler qui emmènera le tout vers mon destin final…
Le grand Nomadisme avec recherche constante de l’autonomie.
Le bonheur enfin!
Je le vois, il me fait signe
Merci la vie

Mul= Marcheur ultra léger
Bul = Vélo ultra léger
Kul = Kayak ultra léger
Cul = Canoé ultra léger

samedi 13 août 2011

(5.3) Bienvenue en Martinique.

Pour la première fois, j’attendais le soleil, la différence entre jour et nuit en bord de mer, la nuit blanche ajouté à la fatigue, ont eu vite fait de me dérégler le thermostat.
Il fût présent rapidement, mais très vite de trop.
Afin de récupérer un peu, sieste matinale sur un banc face à la mer.
Malgré ma  bourse de plus en plus légère, j’avais du mal à m’en faire, le sentiment d’être dans un terrain propice à solutions…
J’ai repérer depuis une demi  heure ma nourriture providentielle… je me suis installé à côté d’une famille de voyageurs, les deux plus petits, comme souvent voulaient leur pizza, pas la demi part du frère… donc, pour moi, une question de patience… les parents ne sont pas équipés de doggy bag, et puis surtout pas le genre de la maison.
Ma patience fût rapidement récompensée, je n’avais qu’à tendre le bras, et me recomposer  une pizza  complète, avec l’aide de maman, ils ont bien choisit les petits... 3 pizzas différentes.
J’étais repu…
Un serveur qui avait remarqué le manège, me lança, t’a bien fait, si tu savais ce qu’on jette ici, chaque fois j’ai mal au cœur…
Bon prince, je lui lançai tu prends quelques choses pour moi ?
Sympa, mais si vous n’êtes pas pressé, je finis mon service dans ¾ d’heure… on peut le prendre ensemble…
Bonne idée, je suis arrivé il y a deux jours et je ne pars pas de sitôt…
Super,  à tout de suite…
Bingo, mes repas sont assurés pour la saison… Avais-je le look skipper et lui envie de rentrer en métropole en bateau ?
Ennuyé de me faire attendre un peu plus que prévu, il m’apportât un « planteur » pour patienter…
La situation était cocasse…
(A suivre….)


mardi 9 août 2011

(5.2) Bienvenue en Martinique...

Lors du repas du soir, sur la terrasse de l’hôtel, l’excitation et l’euphorie de l’après-midi furent vite remplacées  par une certaine mélancolie, l’absence des êtres  chers…
L’impossibilité de partager,  seul à table on observe les autres, on entend leurs conversations plus qu’on ne les écoute.
Ce sont des petits artifices qui se mettent en place, bien involontairement, mais qui aident à mieux appréhendé la solitude.
Demain direction le Port du Marin, le port de plaisance le plus important de caraïbe, en face de Sainte –Anne,  de l’autre coté de la baie.
Au port, le cyber café, lieux de passage obligé de bon nombre de navigateurs ayant fait la traversée, annoncer son arrivée aux proches, rassurer la famille, lire ses mails etc. J’en fis de même…
Cette journée fût très particulière et chargée en émotions, voyant  tous ces bateaux, ayant  pour la plus part d’entre eux fait la traversée, mon arrivée par avion en Martinique avec un sac de voile a quelque chose d’anachronique, qui explique bien des choses lorsqu’on sait que je ne venais pas par les airs prendre un bateau en charge pour un quelconque convoyage.
Ma première journée au Marin passa très vite, de pontons en pontons, de voiliers en voilers…
Dernière nuit à l’hôtel, et demain il faudra inévitablement trouver une solution pour remplir la « caisse de bord »  qui ne contient plus  que de quoi tenir un jour ou deux tout au plus…
Nous allons vérifier sur place si le grand Charles dit vrai… La misère est-elle plus belle au soleil… ?
Et puis, trop tôt pour parler de misère, j’ai compté…  encore 163€, donc loin de la misère… et puis je suis en Martinique merde !
Finalement, pas d’hôtel, la soirée s’est éternisée au bar du port, mes premières rencontres de skippers, discussions à bâtons rompus, obligé d’expliqué ma présence ici, sans bateau…
Je passerai vite pour le gars bizarre, le paumé de service… Le monde des skippers et un monde très fermés…
Souvent des gars bien de leurs personnes, ayant langage et codes  bien à eux, ils se connaissent tous, inutile d’espérer  une quelconque  ébauche de solution, d’autant que lorsqu’une demoiselle montre le bout de sa frimousse, le skipper ne se tient plus, la virilité du marin…
Le bar – restaurant  ferme, il est 3 heures du matin, question budget et de chaleur, aucune envie d’alcool, rien que des jus mangue, goyave…  je découvre la gamme de jus « caresse antillaise » fabrication locale. Très économique car  tellement sucré que l’on peut les coupés  à l’eau pour moitié… « telllment » comme ils disent là-bas.
Mon sac est en sécurité à la capitainerie, et moi je fais connaissance avec mon premier Antillais, un des gardiens du port…
Le Marin est très couleur « métro »
Je lui poserai beaucoup, beaucoup de questions, j’apprendrai énormément de lui…
Lui aussi me mets en garde lorsque je parle de dormir à la belle étoile.
Ce ne sera pas pour cette nuit de toute façon, le jour va se lever…
(Suite à venir….)

(5.1) Bienvenue en Martinique...

Après une nuit réparatrice sous climatiseur, direction la gare des taxicos, les 800 mètres qui me séparent de l’hôtel ont suffit à me tremper de sueur, mon sac de voile pèse  dans les 25kg…
Se sont de petites camionnettes 9 places, et le tarif dépend essentiellement de la physionomie du voyageur, pour le taxi aussi d’ailleurs. Pour ce qui est des horaires, facile… Y’en a pas…Il part lorsqu’il est +/- rempli, et le long du parcours, ramasse des voyageurs qui l’attendent dans de petit abris en bois.
J’arrive à Sainte-Anne, connue pour ses plages de sable fin direction le Club Med, non pas comme (GM gentil membre), mais bien pour postuler comme GO (gentil organisateur)  moniteur de voile ou tout autre emploi disponible… Au début du club, un garde dans une aubette m’arrête, je lui explique l’objet de ma visite, me donne un badge visiteur et m’indique l’endroit ou me rendre, et accepte de garder mon sac.
C’est une interminable allée jonchée de cocotiers, à chaque pas que je fais, des centaines, ou milliers de crabes oranges entrent ou sortent du sable. En chemin je croise des femmes Martiniquaises en tablier rose et d’autres en bleu ciel, étrange balais parmi les crabes oranges…


Arrivé au bureau, je rencontre le chef de village…
Il m’explique que le club est fermé pour une longue période de travaux …
On se salue, retour chez le garde, récupération du sac, et direction un hôtel à St-Anne centre.
Prix identique qu’a Fort de France, mais le luxe en plus, terrasse vue mer… Quel spectacle… Paradisiaque…
N’y résistant  pas, maillot, essuie et direction la plage, l’eau est d’une clarté ahurissante,  ses 28° (quasiment contant) font vite oublier ma déception au Club…
Très peu de monde en  cette période… Je suis tellement heureux que j’en rigole presque nerveusement,  comme un gamin recevant  un nouveau jouet  des mains de  Saint-Nicolas !
Blanc comme un petit Gervais sortit son pot, je nageai en direction d’un petit groupe de femmes.
Bonjour, vous venez d’arrivez… ?  Oui, je suis arrivez hier… l’eau est délicieuse, dommage que nous rentrions déjà dans 3 jours, et vous encore deux ou trois semaines… ? Moi, non, j’ai décidé de m’installer ici définitivement… !  (Je me suis presque pisser dessus de plaisir en prononçant c’est mots)
Leurs mines étaient émerveillées à cette idée, j’étais envié… Moi qui n’avait déjà plus que +/-300€ en poche à mon 2e jour...
Cette réalité n’eût  aucun impact sur mon moral, un léger soupçon d’angoisse subsistait, mais rien de plus, une belle après midi ensoleillée en bord de mer, le paradis avait un nom… Martinique.

Suite ici

lundi 8 août 2011

(5) Bienvenue en Martinique...

Martinique,
Souvenirs mêlés de sentiments étranges, mêlés… comme son peuple.
Avant d’y avoir posé le pied, l’ambiance était déjà particulière.
A bord d’un vol Corsaire, au départ d’Orly, vol interminable d’environ 9 heures j’étais assis côté hublot, les yeux dans les nuages, l’esprit ailleurs, rêveur…
Je quittais mon pays, ma Belgique,  un peu par désespoir, un peu par besoin, certainement par envies… Avec pour seul bagage mon sac de voile et mon unique billet mauve… 500€ et un peu de monnaie.
Lui, c’était par volonté, par défit, besoin de prouvé, de me prouvé  encore une fois que l’argent, n’est jamais l’obstacle dans la vie, mais souvent prétexte… en tout cas marre d’entendre « oui, mais avec de l’argent, c’est facile… » Je m’étais organiser pour tout dépenser avant le départ (très facile et rapide)
A mi-distance, mon voisin de vol, me demanda affaire ou vacance ? J’étais embarrassé… me sentant obligé de répondre quelque chose, nous serions encore voisin pour près de 4 heures, je lui confiais en quelques mots.
Un nouveau départ… un grand besoin « d’île », de mettre de la distance entre moi et mes proches, de tenté autre chose…
Pourquoi la Martinique ?
Envie d’une île, pas trop grande, où on parle le français, j’aime le nom… Cette question m’est régulièrement posée, c’est mon unique réponse, elle correspond réellement au choix de mon billet d’avion…
Mon voisin de vol était colonel d’active de l’armée Française en poste sur l’île, de retour de congé pris en métropole.
Vous auriez dû choisir la Réunion, vous serrez déçu ici…
Faites attention à Fort de France, beaucoup d’agression, éviter le parc de la savane, beaucoup de drogués y trainent,   soyez attentif…
Rêve cassé…  je me cachais la tête dans le hublot, pas envie de poursuivre la discussion…
L’arrivée à l’aéroport du Lamentin, depuis  2007 rebaptisé « Aéroport international Martinique Aimé Césaire » en hommage au poète et à l’homme politique,  fût redoutable.
A l’ouverture des portes, lors du débarquement, j’ai cru que j’allais mourir dans l’heure…
Le taux d’humidité et la chaleur accablante, moi venant de l’hiver (décembre 2003), m’oppressaient de telle manière que j’avais l’impression d’étouffer…
Accueil typique, ambiance créole et Ti punch  offert…
Après récupération de mon bagage, je découvris le hall de l’aéroport et le sol Martiniquais vers les 16h00.
A l’oppression c’est ajouté l’angoisse… les uns de retour au Pays retrouvaient la famille, les touristes étaient attendu par les tours opérateurs, les autres retrouvaient leurs amis, moi… personne ne m’attendais !
Vite sortir de l’enceinte, allumer une clope… 11 à 12  heures d’abstinence à combler, une deuxième, et je me rendis compte que derrière moi, il n’y avait plus grand monde, l’aéroport c’était vidé en quelques dizaines de minutes.
A l’oppression et à l’angoisse s’est ajouté la nuit, je suis arrivé plein soleil à 16h00, à 17h15, il fait nuit pays de fou !
Juste en face, avant le parking la terrasse d’un bar/ sandwicherie, je me prends ½ litre d’eau plate, et re re cloppe, où aller ?
Mon taux de nicotine revenu à la normale, je demande à un taxi de me conduire à un hôtel pas cher.
Arrivée à Fort De France devant un petit hôtel, 50€ la nuit, je prends possession de ma chambre, enclenche la clim sur 25° et je fonce sous la douche, je suis trempé de sueur, l’eau est fraiche, que  du bonheur !
Le climatiseur à rempli son rôle à merveille, je me sèche et me change avec des vêtements secs, mon ventre me tiraille, il fait nuit depuis déjà quelques heures, il n’est que 20 heures en réalité, direction petit resto face au port.
Menu de base, accras en entrée et un poisson en plat, un rosé bien frais et un flan coco comme dessert…
Nous sommes trois dans le resto, le patron, un « métro » vient à ma table et entame gentiment la conversation, je lui  explique ma venue en Martinique et il me conseille de me rendre au club Med de Sainte Anne, au sud de l’île.
Vu le prix du taxi, il me conseille de prendre le « taxico » à la gare, le quoi ?
Le taxi collectif à la gare des taxis, ici, en face vous verrez demain matin… ce n’est pas cher, vous chercher direction St-Anne…
Je règle la note, après quelques pas devant le port, en direction du fort, je décide de rejoindre l’hôtel, je contourne le parc de la savane,  mes clés de voiture coincée dans mon poing (voiture portée à la casse peu avant mon départ  suite à un incendie dans le moteur) je marche au milieu de la rue !
Le gars de l’avion avait raison, clodos et toxicos dorment n’importe où à même le sol… Bienvenue en Martinique !

dimanche 7 août 2011

(4) Arrivée à Sainte Marie

La mer  et le courant étaient tels dans cette zone, que j’ai contourné le rocher par tribord afin d'en atténuer l’effet.
J’avoue que je n’en menais pas large, la sensation de déraper... Serai-je emporté dans le canal de la Dominique…
La Dominique étant a +/- 25 miles de la pointe nord de la Martinique. Il y a largement la place d'y passer sans frotter la côte...
La fatigue se faisait sentir, il devait être aux alentours des 16 heures, soit déjà  11 heures de Navigation coupée par l’arrêt Loup Garou d’environ 1 heure…
Je repris la carte pour faire le point, deux options s’offraient à moi, forcer  à contre courant et me rabattre sur Tartane, ou profiter du courant et pousser sur Anse Charpentier.
Tartane à babord

J’ai malgré tout décidé en cour de route de me rabattre sur Sainte Marie comme prévu initialement en compensant légèrement le courant, Anse Charpentier étant à 8 ou 9 milles du rocher.
En fait je craignais avant tout que la nuit me tombe dessus, trop loin de la côte (en Martinique on passe de jour à nuit noir en moins d’une heure), l’économie de quelques milles me permettrait d’arriver à mi- obscurité…
Mon arrivée à Sainte Marie en témoigne d’ailleurs
Dans le dos la pointe nord de la Caravelle, le rocher à caca étant à gauche mais hors cadre...

La nuit tombe rapidement...



Arrivée à l'îlet / presqu'île de Sainte Marie.



En zoomant, zoomant, on aperçoit le fameux rocher...



Et en vous retournant, la nuit est belle et bien là...

samedi 6 août 2011

(3) Presqu'île de la Caravelle

Cette fois je n’y resterai que peu de temps, il est bientôt  13heures, et la route est encore longue vers  Sainte marie.
Je décidai donc de reprendre la mer direction la presqu’île de la Caravelle (sur la photo ci-dessous ; la pointe de la caravelle se situe à l’extrême droite de l’image) cliquer sur la photo pour l'agrandir



A l’approche de la pointe nord, les côtes verdoyantes  du Nord apparaissent comme peignées par le vent.
C’est au nord de cette région que l’on retrouve les champs d’ananas, cette partie de l’île est nettement plus sauvage et fleurie qu’au  sud.





A quelles deux milles de pointe nord de la Caravelle, il y a ce que j’appelle le rocher à caca…
En fait il s’agit du rocher de la Caravelle, son sommet accueille des colonies de frégates qui viennent  s’y reproduire.



(2) L'îlet Loup Garou

Sensations très étranges que de se retrouver là, seul au monde…
Le tour de l’îlet est rapide, le sable immaculé, quelques oiseaux silencieux qui nichent à même le sable.
L’endroit est propice à la méditation, et l’idée d’y revenir avec le hamac calé entre deux cocotiers fait sont chemin. J’y reviendrai c’est sûr !
L’isolement n’est que de courte durée, un catamaran pointe son étrave, heureusement les hauts fonds le maintiennent à bonne distance.
J’en serai quitte pour quelque signes de la main, ne voyant pas mon kayak de l’autre côté de l’îlet et vu l’isolement, le skipper me cria tout va bien ?
Mon pouce levé suffit à me laisser savourer seul mon plaisir d’être là…perdu sur mon îlet.
Je ne lui crierai rien, l’endroit mérite le silence !






(1) Souvenirs de Martinique

Comme souvent, je pris le kayak…
Partis à l’aube de Pointe Chaudière située dans la commune du Vauclin,  direction la chaudière. Immergée à quelques milles de la côte, je la laisse à tribord et direction la presqu’ile de la Caravelle.
La deuxième barrière de corail étant largement dépassée, je navigue au large.
Les côtes de la Martinique s’estompent, seuls les ilets face au Robert se distinctent encore…


Loin des côtes, je me sens bien, libre… la mer est mon univers…
Après plusieurs heures de navigation, je crois apercevoir au loin une embarcation, le temps est au beau fixe, soleil radieux, j’y vais…
Il me fallut une bonne heure pour le rejoindre, étonnante rencontre, il fût surpris de me voir et me demanda, d’où tu viens comme ça… pointe Chaudière… maman…

C’était la première fois que j’étais parti si tôt, sous ces latitudes le soleil tape de grand matin en été, vers les 7 heures on se croirait comme à midi chez nous, mais cette fois, je suis partis à la lueur de la lune, l’eau est tellement claire que dans les hauts fonds de sables blanc, on aperçoit poissons et crustacés…
L’objectif rejoindre l’Ilet de Sainte Marie ou presqu’iles de Sainte Marie, à marée basse on peu s’y rendre à pieds de la plage… bien des touristes y sont pris au piège, au plus grand plaisir des autochtones…
Après quatre à cinq heures de navigation, j’observe au loin, ce qui ressemble à un cocotier…
Cela paraît absurde… Je continue direction presqu’île de la Caravelle.
Un bateau, non… Un radeau, grotesque…
Tout en continuant de ramer, j’étais comme aspiré… Pas de jumelle, une seule option, s’en rapprocher !
Je n’avais pourtant pas de rhum à bord… et la veille fût sobre…
De plus en plus cela ressemblait à de la végétation, je regardais la carte… Mais rien de renseigné, je commençais  à douter de ma position. Par sécurité, je vérifie si j’ai du signal sur mon GSM, rien, aucune barrette…
Soit, je continue…
Il semble que se dessine trois formes distinctes, et au rythme des vagues une tache blanche à fleure d’eau…
Une petite île, un îlet… ?
J’avoue avoir eu un sentiment étrange à ce moment précis,  celui que les grands aventuriers de l’époque on certainement dû connaître…
Certes, je ne découvrais pas l’Amérique… Mais malgré tout, découvrir ce bout de terre sortant de nulle part… Fût  étrange comme impression !
Il me fallut faire le tour par deux fois pour choisir la meilleure approche, étudier le comportement des vagues, leurs rythmes, leurs amplitudes, les zones de leurs naissances…
J’étais parti  pieds nus, en maillot de bain comme à l’habitude… un bidon de 5 litres d’eau, un peu de bouffe, le GSM, l’appareil photo dans une poche étanche et un vieux gilet de sauvetage rangé sous les élastiques du kayak.
Le tour de l’îlet me permis de choisir une zone ou quelques  surfs devraient me déposer directement sur le sable.


Effectivement, l’atterrage se passa comme à la répétition…